12 décembre 2004
En gare de Charleroi...
Dans l'interminable couloir
Tapissé de crasse
Ils passent, repassent
À grands pas pressés
De voyageurs blasés
Sans jamais te voir
Masse informe, trogne hirsute
Qui de toi ou d'eux est la brute ?
Dans l'imperturbable couloir
De la gare des chemins de fer
S'éteignent les lumières
S'engouffre le vent d'hiver
Et valsent les courants d'air
Sans jamais te voir
Corps engourdi, il hagard
Sale temps pour les clochards !
Dans l'impitoyable couloir
Où tu t'es endormi
Une affiche décollée à demi
Chante les beautés du Midi
Ce fut, semble-t-il, un lundi
Que le chef de gare vint te voir
Corps inerte, sans regard
Il arrivait bien tard
Trop !
A la mémoire du sans abri mort de froid voici un an en gare de Charleroi
Marianne V.
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