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Eclats de Paroles
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3 juillet 2005

33 RUE DU BLOG (124)

Nous nous sommes, bien sûr, précipités. La Durieux était bien là, où Aurélien l'avait dit : au bas de l'escalier, dans une position curieusement désarticulée, le crâne défoncé, vraisemblablement par le chandelier qui gisait à ses côtés.

- Que personne ne bouge ! a hurlé l'inspecteur. J'appelle du renfort.

Et il a appelé la police judiciaire sur son GSM, tenant son appareil d'une main, tentant de l'autre de tenir à l'écart la vingtaine d'invités qui s'était précipité à sa suite à l'appel d'Aurélien.

- La scène de crime, trépignait-il. Vous êtes en train de massacrer la scène de crime !

Curieusement, c'est Ali qui a pris les choses en main pour faire reculer tout le monde dans la cour et laisser à l'inspecteur la place pour recueillir les premiers indices. Il a sorti des gants de latex de sa poche, et s'est mis à ausculter l'escalier avec sa lampe de poche. Soudain, je l'ai vu se pencher et recueillir je ne sais quoi, qu'il a précieusement glissé dans une pochette en plastique tirée de son autre poche. Décidément, cet homme est plein de ressources.

Ali aussi d'ailleurs. Il s'en sortait très bien dans son rôle de maintien de l'ordre et quand les inspecteurs de la PJ sont arrivés, en même temps que la police scientifique, je l'ai vu tenir un conciliabule avec eux et, contrairement à ce que j'avais cru et même craint, ils ne l'ont pas arrêté illico presto, comme font ordinairement les agents avec les Arabes.

Nous avons tous été repoussés sur le trottoir et les premières constatations ont pu commencer. Xavier Lenoir nous a bientôt rejoints, un peu déconfit: comme il s'agit d'un meurtre, il ne pourra enquêter lui-même et ne sera entendu qu'en tant que témoin.

Le nuit était bien avancée quand le corps de la Durieux ayant été évacué, nous avons pu rejoindre nos appartements, avec une invitation commune à nous présenter demain matin au commissariat. Finalement, la prédiction d'Amélie s'était donc réalisée et la journée de Messieurs Alex et Adelin se terminait bien mal. Un pacs, un meurtre et sans doute une naissance: que d'émotions ! Alors qu'ils montaient se coucher, j'ai entendu Amanda proposer un dernier whisky à Ali.

Angélique

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