NOSTALGIE
NOSTALGIE
La pluie sur le carreau semble un doux chant d’esclave et la nuit qui rampe sur les prés monte vers moi. Devant l’église mouillée, une foire s’entête, ses lampions secoués balancent leur lumière. Une musique grêle s’effrite dans le vent, rôde sans espoir dans les rues désertes et m’atteint, douloureuse , au fond de la chambre où je la fuis en vain.
J’ai peur de son spleen, du cri aigu du train qui l’écartèlera et du profond silence quand se taira enfin la rengaine.
Chacun porte ses nostalgies. Les miennes s’éveillent la nuit quand je marche au bord de l’eau ou s’il pleut sur une kermesse. Je pleure alors des peines inconnues et, le temps d’une rêverie, mon cœur connaît la tristesse infinie du monde.
M.E.