MON PREMIER PIERCING...
(Comme Annie, j'ai eu une
"Première fois".. Moins subtile, plus directe, assez
réaliste. Mais enfin, une première fois c'est une consigne et je
me suis mise dans la peau du personnage...)
MON PREMIER PIERCING
Le nombril, ça, c’est indispensable. Oui, vous avez de la
place. D’accord, c’est plutôt un bidon, mon ventre, je
sais. Mais justement. Si vous y insérez une pierre, comme
un rubis par exemple, assez large, bien visible, qui miroite quand je
bouge, qui s’épanouit comme une fleur de lotus, qui rougeoie au moindre
mouvement, il va s’éclater, mon ventre, rire, jouer, s’amuser,
séduire. Ah ! oui, séduire !
Il dansera
comme ces danseuses indoues, vous me voyez d’ici ? Et un, et
deux, et trois, et je le remonte, et je le tourne et je le redescends…
Comment cela, je suis lascive ? Non, à la mode. Il boudine
un peu, entre le top court et le jean taille basse, donc il faut le
travestir, parer sa nudité, en faire un aimant !
Aïe ! Non, je ne suis pas douillette…aïe…On arrête un instant, OK
? Dites-moi, sur le lobe, vous pouvez assortir ? Seulement
le gauche. Oui, même pierre, même couleur…Ouille ! C’est
pas insensible, l’oreille, dites donc. Sur l’aine ?.. Je ne sais
pas si…enfin, Xavier trouvera peut-être que… Comment, plus bas
? Vous voulez dire ?… Non ! Vous en avez un sur le zizi, vous
? Vous êtes cinglé ou quoi ? Ce sont les filles qui sont
cinglées ? Là, je ne vous le fais pas dire.
Xavier, lui, s’est fait tatouer la fesse droite. Un dragon gueule
ouverte. Vous tatouez aussi ? Qu’est-ce que vous me
proposeriez ? Sur le sein ? Là, j’hésite. Parce que le
sein, ça peut finir par pendouiller. Déjà qu’ils ne sont pas si
fermes… Vous imaginez un oiseau de paradis ailes déployées, bec vers le
bas, et disparaissant au fil des ans, comme s’il m’entrait dans
l’estomac…
Non, je reste au percieng. Pas
sur la langue, merci. Tout le monde n’apprécie pas.
Pourquoi ? Mais enfin, Monsieur, mon amie Eva a été plaquée par
son mec à cause de ce truc. Quand elle l’embrassait, elle lui
rapait la bouche. Et quand elle croyait lui faire plaisir, il
sursautait comme un ressort, égratigné sur toute la longueur…
C’était du travail mal fait ? Possible. Moi je ne
cours pas le risque. Juste encore un sur la narine. Oui, là
! Mais vous me faites mal ! Donnez le miroir : je saigne ! Dites donc,
quand j’en aurai marre, on pourra l’enlever ? Ah bon, tant
mieux. Peut-être une cicatrice ? Indélébile en plus ?
Vous auriez pu m’avertir, non ? Déjà que j’ai le nez comme une
patate…
M.E.