DANSE BARBARE
Lors du dernier samedi d'écriture consacré à la musique, il s'agissait, à l'aide d'une feuille remplie de mots évoquant la musique de tracer son chemin à partir d'un point pris au hasard, puis d'inclure les mots de ce chemin dans un texte. Voici ce que cela a donné.
L’écho des profondeurs résonnait au clair de la lune. Il montait du sol, surgissait des entrailles de la terre, vibrant, poignant, bouleversant pour tout dire, comme un cri sans paroles, un refrain lancinant, qui rythmerait la mesure du temps. Point de cacophonie, pourtant, mais l’harmonie d’une musique venue du fond des âges par une nuit d’orage et que le jour apaise. Quand le dernier écho eut vibré dans l’air pur du matin, un air de nostalgie flotta encore par dessus la vallée, rompant la cadence échevelée du rondeau des sorcières, dissipant le brouillard. Bientôt, il n’y eut plus sur terre que la paix, la beauté, l’émerveillement d’un rayon de soleil et la nature tout entière sut, avec certitude, que nulle discordance ne viendrait plus rayer le silence jusque vers la mi nuit. Alors, seulement, tambour battant, les macrales ranimeraient le feu sous leurs chaudrons bouillants et, balais à la main, raviveraient en chœur l’appel ensorcelé, qui envoûte les hommes depuis la nuit des temps.
Marianne V.