Epluchage des pommes de terre
Voici le texte que m'ont inspiré les phrases de Franz Bartelt proposées par Nicole...
(Elles sont en gras dans le texte)
Mes bien chers frères, mes biens chères surs,
J'ai toujours aimé éplucher les pommes de terre. C'est mon zen, il y a un plaisir apaisant dans cet ensemble de gestes utiles qu'on définit trop vite comme une corvée.
Je n'ai jamais compris pourquoi les petites tâches journalières, répétitives, sans gloire certes mais ô combien vitales étaient méprisées, tues, cachées, volontiers confiées a des sous-fifres sous payés.
Au contraire, l'essence de la vie ce qui lui donne son sens se niche au creux des occupations faites par nécessité, sans qu'on en parle. J'ai décidé de les faire monter sur la chaire de vérité, afin qu'on les admire et les applaudisse.
Ainsi, épousseter les meubles paraît souvent inutile, se pratique sans goût, ne s'effectue qu'à cause de notre éducation ou de la peur du qu'en dira-t-on. Oh que non! Se saisir d'un doux chiffon, frôler le dessus des meubles en manipulant les objets décoratifs y installés, fait appel à notre sensualité, caresse et toucher.
Laver la vaisselle à la main devient le moment privilégié pour renouer avec le liquide amniotique tiède, faire briller et rendre une virginité à ce qui était souillé.
Repasser le linge se révèle à la fois uvre d'apaisement des faux plis de l'existence et acte d'amour envers celui à qui cet art profite.
Revoyez donc votre façon d'agir et de penser ; plongez-vous dans l'humilité de la vie avec un petit "v", vous en sortirez détendus, enrichis et grandis.
Amen
Christine