MATHILDE
MATHILDE
Ce soir, c’est fait…
Mathilde est revenue !
La Belle Mathilde
Sacrée Mathilde,
Te vlà d’retour !
Ne le cherche pas, Mathilde,
Il a quitté le plat pays
Il est parti lui aussi,
Loin…
Il a dit au revoir à son ami en lui disant : « Ne pleure pas, Jeff… »
Puis il s’est mis à traverser les océans
Il a navigué,
Longtemps…
Puis s’est envolé vers une île de rêve
Et s’y est posé comme un oiseau
Pour y trouver le repos…
Ah ! Comme il t’a aimé, Mathilde,
Aimé à en crever…
Un crabe l’a étouffé,
Lui a « bouffé » le cœur
Comme ils disent…
Tu es partie, belle Mathilde,
Tu l’as laissé
A sa guitare, à ses chansons
A ses succès, à Madeleine et aux frites chez Eugène,
A Mademoiselle Germaine et ses bonbons
A d’autres conquêtes sans lendemain…
Il t’aimait, il te suppliait « Ne me quitte pas,
Je t’inventerai des perles de pluie
Dans un pays où il ne pleut pas… »
Mais Toi, Belle Mathilde
Tu ne l’écoutais pas…
Ah, Mathilde, sacrée Mathilde,
Pourquoi n’es-tu pas revenue plus vite,
Chanter la chanson des vieux amants et
Avec lui, cueillir l’inaccessible étoile ?
Ensuite, lentement, il s’est voûté,
Il a commencé à te chercher
Dans le port d’Amsterdam
A Vezoul ou ailleurs…
Il voyait passer le temps
Avec la pendule du salon
Qui dit oui, qui dit non
Qui dit « Je t’aime encore »
Et puis…
Lui aussi s’est fait vieux
Du fauteuil au lit
Et puis du lit au lit
Et puis…
Et Toi, Mathilde
Qu’es-tu devenue ?
Fais-tu partie de ces gens-là…
Ceux qui ne savent pas
Comment c’est
Quand on n’a que l’amour… ?
Annie