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Eclats de Paroles
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25 juin 2005

33 RUE DU BLOG (105)

Décidément, il se passe toujours quelque chose au 33 ! Antoine venait de disparaître dans l'appartement des Van Avermaet pour rassembler quelques affaires, ce matin, quand je vis un taxi s'arrêter devant la porte et en descendre… Qui ? Vous ne devinerez jamais ! Amanda en personne, bronzée de la racine des cheveux à la pointe de l'orteil et on sait ce que cela signifie pour ce qu'il y a entre les deux. Elle était partie sur un éclat, avec son amie Anna, après que Xavier ait repoussé celle-ci, la revoilou radieuse, accompagnée d'un beau mec au teint basané répondant à l'exotique prénom d'Ali. Va-t-elle l'installer dans son sixième ? Je ne suis pas certaine que, s'il était encore là, Aldo apprécie vraiment. Après tout, c'est lui qui l'a installée là-haut. Mais bon, puisqu'il a disparu…

Ali m'a fait un sourire Pepsodent avant d'aider Amanda à monter ses nombreux bagages. Je me suis toujours demandé d'où la donzelle tenait son fric. J'ai cru comprendre qu'elle court les castings, décroche à l'occasion une figuration, voire un petit rôle dans un pub quelconque… Ca paie si bien que ça, le cinoche ?

Un peu de répit a suivi ce tonitruant retour, qui n'a échappé ni à Annabelle, ni à Messieurs Alex et Adelin, ni à Amélie rentrant du commissariat. A midi, j'ai comme convenu, invité la pt'ite Agathe à savourer ma salade niçoise, après quoi, je lui ai proposé de regarder "Les feux de l'amour" avec moi. Nous étions donc toutes deux installées sur le canapé, quand  Xavier a rappliqué, suivi d'un serrurier.

- "Ca y est, je l'ai ?" m'a-t-il informée en agitant un papier officiel.

- Vous avez quoi ?

- La commission rogatoire pour pénétrer chez Aldo Farinetti. Venez avec moi, vous me servirez de témoin.

Nous sommes donc montés au quatrième, où le serrurier a ouvert la porte d'Aldo en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Là, je dois reconnaître que j'ai senti mon cœur battre un peu plus vite: et si nous découvrions le cadavre d'Aldo dans son appartement ? Et bien non, niente, nada ! Pas trace d'Aldo. Dans cet appartement loué meuble par Monsieur Van Pipperzeel, ses affaires sont encore là, toutes: ses costumes, ses CD d'opéra, un journal ouvert sur la table, même, et une tasse de café vide où le marc à laissé une trace indélébile, séchée depuis plusieurs jours. Tout sauf… son Stradivarius. De là à penser qu'Aldo a été agressé et tué pour lui voler le précieux instrument, il n'y a qu'un pas que, je l'ai vu dans ses yeux, Xavier  a allègrement franchi. Reste à trouver où et quand a eu lieu cet immonde assassinat.

L'ascenseur étant bloqué au deuxième pour permettre à Antoine d'embarquer ses affaires (serait-il en train de vider l'appart de ses parents ?), nous descendions par l'escalier Xavier et moi quand, à hauteur du premier, la porte d'Amélie s'est ouverte sur… Annabelle.

- Que faites-vous dans cet antre du mensonge ?

S'est écrié l'inspecteur, comme toujours grandiloquent. Je m'attendais à ce que la journaliste, rétorque, hautaine :

"Cela ne vous regarde pas, il me semble",

Au lieu de quoi, elle balbutia:

"Un grand malheur va tomber sur le 33".

Angélique

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