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Eclats de Paroles
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26 juin 2005

33, rue du Blog (107)

Bon, après une bonne nuit de sommeil, je pensais maîtriser la situation : Agathe a écrit à Adrien une lettre attendrissante au possible qu’elle m’a fait relire. Dès qu’elle a eu fini, je l’ai jointe à la grande enveloppe destinée à son frère que j’ai été déposer toute affaire cessante chez le Père Boniface. Celui-ci s’est bien sûr étonné de l’épaisseur du pli mais je lui ai fait remarquer qu’il s’agissait de courrier personnel et donc confidentiel. J’ai également confié Agathe à Angélique que j’ai succinctement mise au courant de la situation avant de filer à la boutique où mon efficacité exceptionnelle a achevé de dissiper les dernières inquiétudes de mon boss. Finalement, ce n’est pas un mauvais bougre, mais comme il le dit finement lui même, il n’a pas l’habitude de travailler avec un « fruit exotique » (comprenez « la nana » et essayez de sourire). Il ne me restait plus qu’à informer Annabelle des révélations d’Agathe à propos d’Aldo et de son violon.

Le soir, c’est donc le cœur léger que je suis rentrée au 33. Que j’ai retrouvé en ébullition. Sans dessus dessous. Lenoir (qui n’en finit pas ces derniers temps d’enquêter à la résidence) arpentait la cour à grande enjambées en s’arrêtant de temps en temps devant le banc où avaient pris place une Annabelle effondrée et une Agathe interloquée. Il reprenait son incessant va-et-vient dès qu’il voyait fondre sur lui une Amanda aussi bronzée que surexcitée escortée par un grand escogriffe encore plus bronzé qu’elle qui souriait béatement (pour ne pas dire bêtement) en la regardant, tandis que par les fenêtres toujours ouvertes, on entendait les hurlements d’Aurore et ses tambourinements sur la porte d’Alex et Adelin chez qui son mari avait apparemment trouvé refuge. Quant à Amélie, elle racontait en détail à Angélique son interrogatoire du matin au commissariat et les sombres présages entrevus lors de la visite d’Annabelle. Bref, il ne manquait que les Italiens (décidément très discrets ces derniers jours) et la veuve Durieux qui devait observer tout ce remue-ménage de derrière ses épais rideaux éternellement tirés. Lorsque j’ai pénétré dans la cour, seule Agathe a daigné m’adresser un sourire amical. Véro, qui avait franchi le porche sur mes talons, s’est écriée « Mais qu’est-ce qui se passe ici ?! »

-         Une catastrophe

-         Une tragédie

-         Un drame

-         Un cataclysme

-         Et c’est de votre faute, glapit Aurore de sa voix  nasillarde en se penchant dangereusement par la fenêtre de la cage d’escalier.

Armelle

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