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Eclats de Paroles
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3 février 2006

LA VERITE SUR FERDINAND S.


    On le disait simple d’esprit,  le Ferdinand.  Il n’avait pas l’air très futé,  c’est vrai,  ses yeux globuleux regardaient les autres en posant la question : « Qui t’es,  toi ? ».  On lui répondait ou non,  il gardait de toute façon sa bouche de travers et son infâme petit foulard mal noué malgré ses mains d’artiste. 

    Il se croyait irrésistible et roulait les manches de chemise bien haut,  pour montrer ses  biceps.  L’impact sur les femmes était nul.  Elles n’étaient pas plus impressionnées par ses raisonnements à la noix ou par son imagination absente.  Il disait :  « Les gonzesses,  j’en fais un paquet et je les jette à la mer ».  On s’étonnait bien un peu mais comme il n’était pas violent,  les poupées rigolaient et passaient leur chemin.

    Un jour,  il en saisit une.  Elle avait de longs cheveux.  Il les saisit brusquement et tira,  tira,  comme si des centaines d’hommes unissaient leurs forces.  Elle tomba.  Elle heurta le trottoir de son petit crâne fragile et ne se releva pas.  Un sourire éclaira le visage de Ferdinand.  Il se frotta proprement les mains,  soigneusement,  comme après une besogne accomplie.  Il était presque beau.  Il repartit d’un pas tranquille et essuya distraitement la goutte de sang qui suintait sur le bas de son pantalon.

LORRAINE

champ_tre

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