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7 février 2006

FABIENNE

FABIENNE

Texte long : 

Excédée par une matinée de mesquineries, Fabienne sort du bureau.

Elle n’en peut plus de la prétention de ce petit coq fraîchement sorti de l’ENA et nommé chef du personnel grâce à son papa, PDG de l’entreprise.

Depuis ce matin, il n’arrête pas de la harceler, lui reprochant ses dossiers, soi-disant en retard, ses fautes d’orthographe imaginaires et surtout son manque d’initiative et d’esprit d’équipe, d’esprit de «  corps ».

Corps !

Le mot est lancé !

Car Monsieur le Directeur des Ressources Humaines ( sic ! ) ne pense qu’à cela !

Il saute sur tout ce qui passe, c’est bien connu !

Et si on lui résiste, il est encore plus excité.

Pas une qui ai osé le remettre à sa place, sa minable place qui l’autorise à jouer les despotes en toute impunité.

Pas une, sauf Fabienne.

Fabienne, il ne l’a jamais touchée.
Fabienne, il n’a même pas osé l’effleurer, ne fût-ce que du regard.

Fabienne sait se faire respecter.

Fabienne rentre chez elle.
Elle monte à pas lents l’escalier qui mène à son petit appartement, hérité de sa maman.
Sa maman, décédée il y a déjà, oh, plus de 20 ans maintenant, la laissant seule et désemparée avec son travail comme seule bouée de sauvetage.
A l’époque, elle travaillait pour Monsieur Armand, le Rédacteur en Chef du journal, Monsieur Armand aujourd’hui à la retraite.

Sa maman l’avait bien mise en garde : «  Méfie-toi des hommes, ma fille ! Ils te prennent, puis, ils te jettent ! Regarde-moi, regarde-toi, abandonnées par ton salaud de père ! »

Monsieur Armand était charmant mais assez distant.
Fabienne aimait travailler pour lui, elle aimait le tic-tac régulier et paisible de la machine à écrire, reléguée désormais aux oubliettes par l’ordinateur.

Fabienne aimait le moment où elle levait les yeux et rencontrait ceux de Monsieur

Armand.

Ils se comprenaient, sans mot dire.

Elle l’aimait en secret, elle attendait, le cœur battant qu’un jour, il rompe le silence.

Cela ne s’est jamais fait.

En soupirant, Fabienne ouvre le surgélateur, sort une pizza et la fait réchauffer au micro-ondes.
Fabienne est fatiguée.
Encore deux ans à tirer et puis viendra l’âge de s’arrêter, de se reposer.

Enfin !

Se reposer !

Se reposer ?

De qui ? Pour quoi faire ?

Ding ! Fabienne se lève, sort sa pizza du four.

Le dîner est prêt…

Texte court : 

Excédée par une matinée de mesquineries, Fabienne sort du bureau. 

Quel prétentieux, ce jeune chef du personnel, fils à papa !

Toujours à lui faire des reproches injustifiés !

Et harceleur sexuel à la fois !

Fabienne ne le permettrait pas.

Non, jamais avec elle !

D’ailleurs, en son temps, Maman l’avait bien avertie de se méfier des hommes : «  Tous des salauds, comme ton père, parti sans laisser d’adresse »

Pourtant, il y a 20 ans, avec Monsieur Armand…

Fabienne l’aimait.
Cela ne s’est pas fait.

Patience ! Encore deux ans et puis, la retraite…

Allons,le dîner est prêt. 

Encore une pizza au micro-ondes.
A manger seule…

Annie

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Commentaires
A
Les phrases en rouge étaient une consigne à respecter et devaient obligatoirement figurer dans les textes
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