L'Horreur à la mode!

Je lis que des enfants font des pétitions pour que leurs parents les autorisent à regarder des films d'horreur.  Je frémis.  Pour eux.  Et je m'interroge.

Quelle part malsaine les incite à se délecter de cadavres hideux, d'yeux perforés, de plaies sanguilonentes, de faux monstres d'autant plus repoussants?  Quel mécanisme déjà faussé les porte à souhaiter l'insoutenable plutôt que le beau?  Quel dérèglement mental opère lentement et cisaille l'élan vers l'insouciance et la gaîté?  Sont-ils contaminés par les reportages meurtriers des innombrables guerres?  Y puisent-ils d'abord un rejet instinctif puis une habitude, puis un souhait, puis un passage à l'acte?  Pour tuer faut-il d'abord aimer la mort? Pour tuer suffit-il de slogans abrutissants qui pénètrent et s'installent dans des esprits faibles?  Ou en vient-on à tuer parce que c'est normal, sur le grand et le petit écran?  Parce qu'on est trop jeune pour aimer la vie et qu'on s'imprègne, comme un buvard, des images sordides dont finalement on se régale?

L'assassinat du jeune homme à la gare Centrale de Bruxelles, l'assassinat à Anvers de trois personnes dont un enfant, de quelle infâme satisfaction proviennent-ils?  Ont-ils ou non pris naissance dans les "films d'horreur" que réclament aujourd'hui certains jeunes, certains enfants?...

Où commence le meurtre?  En soi ou dans l'exemple?

LORRAINE